Le Lavoir / La Tour de Séchage / Zone humide

Le Lavoir

C’est en effet un lieu témoin de notre histoire : témoin d’un des aspects de ce qu’était la vie de nos ancêtres.

Ce lavoir, comme son nom l’indique avait une fonction de toute importance dans la vie du bourg : les femmes y descendaient du centre ou y arrivaient des faubourgs avec un panier ou une brouette chargée du linge familial afin de le rincer à grande eau.

Le linge était lavé à la maison ; dans un baquet de bois ou de métal, soit dans un grand cuvier que l’on appelait « chaudière » que l’on chauffait au bois par le dessous ou plus simplement dans « une lessiveuse ».

Là, les femmes, agenouillées dans une caisse en bois, face à ce bassin alimenté par la source Saint Martin, plongeaient le linge dans l’eau (parfois glacée) puis battu fermement avec « un battoir » en bois et par torsions, vigoureusement essoré.

Il était ensuite déposé sur l’une des 3 tables de pierre disposées sur la longueur du lavoir afin de s’y égoutter.

Le petit linge était lavé fréquemment, mais pour le grand linge (draps et nappes) seuls 2 ou 3 lavages dans l’années étaient jugés suffisants (à l’automne et au printemps).

Son rôle social !

Au-delà de sa fonctionnalité, cette installation avait un rôle social : on imagine aisément qu’il était un lieu d’échanges : les nouvelles, petites ou grandes, du village s’y échangeaient… les petits commérages probablement aussi.

Après la guerre, la fréquentation des lavoirs a diminué au point, avec l’arrivée des premières « machines à laver », de ne plus être utilisé.

Quel âge peut-il avoir ?

C’est dans un compte-rendu d’une séance du Conseil Municipal du 1erNivose de l’an 9 de la République (« décembre 1800-1801 ») qu’il est fait, pour la première fois, mention au budget de l’entretien des lavoirs communaux pour une somme 40 francs. On peut donc penser qu’il était déjà en place au début du 19ème siècle. Une loi votée en 1850 octroie une aide 30% à la construction de lavoir couvert dans les communes : les épidémies de choléra, typhoïdes et variole incitent alors à l’hygiène.

Ici, à Foucarmont, il a pu résister aux outrages du temps et a ainsi traversé les décennies. Il restera, malgré tout, un lieu de détente : promeneurs et joueurs de pétanque du dimanche s’y retrouvaient à l’ombre fraîche des peupliers ; les jeunes s’y retrouvaient aussi, pour braver les interdits pour fumer une cigarette en cachette par exemple, les amoureux s’y donnaient également rendez-vous, bien cachés des yeux de tous.

Ce lavoir a pour compagne depuis plus de 50 ans la Tour de séchage.

Les travaux

Après quelques petites interventions mineures sur l’ossature : deux ou trois pièces à changer, les poteaux ont été recoupés ; leur base étant dégradée par l’humidité, le ponçage et le brossage du bois lui ont redonné toute sa noblesse, pose de chevrons et liteaux, les pointes de pignon rhabillées en clin le tout réalisé par Pascal Lebarque d’Aubermesnil aux Erables, en utilisant exclusivement du bois de châtaignier, le bois d’origine. La toiture a été refaite intégralement en ardoises naturelles, remplaçant ainsi les tôles qui étaient venues, économiquement, remplacer les vieilles ardoises usées par le temps, vous remarquerez que nous avons utilisé des crochets noirs, afin de préserver l’authenticité du bâtiment, ce fut le travail de Jérôme Fossé de Rétonval. Pour la partie maçonnerie : réalisation de murets et dés pour les poteaux de soutien, pour l’accès : 2 marches reprises en pavés vieillis, caniveaux, l’indispensable rampe PMR et réfection totale du sol ; travaux réalisés par l’Entreprise Pinoli de Foucarmont .

Le lavoir avant sa rénovation

Le lavoir a été inauguré le 23 Mai 2016

Les travaux connexes

Plus de 20 peupliers ont dû être abattus, car devenus dangereux du fait de leur sénescence par la scierie du Cabalet toute proche : coût 0 € pour la commune puisque l’entreprise, en échange du bois, nous a reversé 500 €. Les souches ont été rognées par l’entreprise Franck Nachun de Vieux Rouen sur Bresle. Une passerelle a été mise en place afin d’assurer la sécurité et les abords aménagés par l’entreprise Ricouard

La Tour de séchage

Située près du lavoir, au lieu-dit la « Fontaine Saint-Martin », elle intrigue beaucoup.  Mais quelle pouvait être la fonction de cette curieuse tour implantée à proximité du lavoir ? Une question que bon nombre de personnes qui la découvrent pour la première fois se posent.

Pas les Foucarmontais, bien sûr, qui ont, de par la mémoire collective, entendu parler de cette curieuse construction toute en bois de sapin.

Il s’agit d’une tour de séchage. A la suite d’un incendie, ou d’une manœuvre, nos sapeurs-pompiers  y accrochaient les tuyaux afin de les y faire sécher, ceux-ci étant alors composés de fibres végétales.

Mais ce n’est pas tout. Construite sur décision du Conseil Municipal en 1946, elle devait permettre à nos valeureux et dévoués pompiers de faire … de la gymnastique.

Probablement en montant-descendant les échelles intérieures mais aussi, peut-être, par l’utilisation d’une corde lisse suspendue en son centre.

Elle avait donc une double fonction. Pour preuve, cette délibération du Conseil Municipal en date du 5 Juin 1946 :

« L’an 1946, le mercredi 5 Juin à 17 heures, le conseil municipal s’est réuni à la mairie en session extraordinaire de Juin, sur la convocation et sous la présidence de M. Asselin Edouard Maire.

Etaient présents : MM. Asselin, Michel, Beuvin, Desjonquères, Guérard, Fossier, Bouteiller, Cadot et Mme Prudhomme. 

Absents excusés : MM. Bresson, Venambre et Petit.

Le principe de la construction d’un portique pour exercice de la Cie de sapeurs-pompiers est adopté. Ce portique pouvant servir en même temps de séchoir pour les tuyaux. On soumissionnera des sapins pour l’édification des montants et M. Lancelevée, Charpentier à Foucarmont à qui l’on demandera un devis, sera chargé de la construction. »

Aucune mention du lieu d’édification. Une photo prise lors de la reconstruction du bourg, après la fin de la guerre (rappelons que c’est le bombardement meurtrier du 13 février 1944 qui souffla le centre de la commune), nous laisse entrevoir cette tour, alors implantée sur la place des Cateliers.

A droite la Rue Douce / A gauche la rue des Halles / La tour en arrière-plan, sur le terrain de l’actuelle église

On peut donc imaginer aisément que, lorsque la décision fut prise de reconstruire l’église et l’îlot administratif (au milieu des années 50), pour libérer le terrain, on ait dû procéder à son déplacement et la transférer là où elle se trouve encore aujourd’hui.

Voilà donc, l’histoire de cette tour, d’apparence curieuse, certes, mais qui n’est pas la seule sur notre territoire proche, la commune de Londinières ayant toujours elle-aussi, une construction similaire et qui avait les mêmes fonctionnalités.

La Zone humide

Parallèlement aux travaux de rénovation du lavoir, la commune de Foucarmont, en partenariat avec le Syndicat de Basssin Versant Yères et Côte, a réalisé une connexion entre l’édifice et la zone humide toute proche.

Cette zone tampon, en sol et rivière joue un rôle majeur dans la régulation des ruissellements.

Les eaux venant des plateaux ouest, sud-ouest sont dorénavant canalisées et dirigées vers cette zone qui joue un rôle de régulateur, telle une éponge, avant d’aller grossir l’Yères.

Cette zone humide permet ainsi de sécuriser la population de ce secteur qui avait eu à souffrir d’inondations, notamment en novembre 2013 et de réguler le débit de notre fleuve.

Mais elle joue aussi un rôle important dans le maintien de la biodiversité, par la préservation des espèces végétales et animales mais aussi par le retour ou l’arrivée d’espèces oubliées.

Pour réaliser cette connexion, la commune a mis en place un platelage, qui permet de cheminer sur cette zone sans la dégrader, et accéder à une plateforme d’observation. De là, on peut découvrir l’Yères, les pâturages proches gérés par un agriculteur, sans engrais ni produits chimiques. Un panneau didactique permet de mieux appréhender les richesses et l’intérêt des lieux que l’on soit seul, en famille ou entre amis.

Cette zone a une vocation pédagogique…

En effet, puisque les scolaires de tout âge s’y rendent régulièrement pour y découvrir la faune et la flore locales et comprendre les écosystèmes.

Se rendre au lieu-dit


  • Lieu-dit Fontaine Saint-Martin

Adresse : Route de l’Abreuvoir – 76340 FOUCARMONT

Contact


Mairie : +33(0)2 35 93 70 36 / communede-foucarmont@wanadoo.fr

Monsieur le Maire : M. Dominique VALLEE

06 48 72 62 33 / dvallee@wanadoo.fr

Quelques photos de ces trois points d’intérêts